Quand le Vendée Globe contribue à la connaissance de l’océan…
26/11/2024
“Et c’est parti ! Ciao petit flotteur Argo, envoie-nous de bonnes données !” Ce matin, 26 novembre, à 7 heures (Temps Universel), Yoann Richomme, le skipper Paprec Arkéa, actuellement 3e au classement du Vendée Globe, a largué un flotteur Argo dans l’Atlantique Sud, dans des conditions toniques, avec 18 noeuds de vent et 1,5 m de creux. Bardé de capteurs et d’électronique, ce long tube aux airs de thermomètre, de 1,70 m de haut et de près de 20 kg, va permettre, à des fins scientifiques, de mesurer la température et la salinité de l’eau jusqu’à 2000 m de fond.
Issu d’une volonté commune de l’Unesco, de la classe Imoca et des organisateurs du Vendée Globe, en association avec l’Ifremer, l’institut de recherche français entièrement dédié à l’océan, ce programme scientifique vise à profiter du parcours des skippers du tour du monde en solitaire, qui empruntent très souvent des routes maritimes peu fréquentées, pour collecter des données et comprendre l’évolution des courants marins dans le contexte du changement climatique.
Flotteur Argo : mode d’emploi
Ingénieur instrumentation à l’Ifremer, Noé Poffa revient sur la procédure de largage et le fonctionnement de ces flotteurs Argo : « Ce matin, Yoann Richomme a retiré un aimant qui fait office d’interrupteur et dans la foulée, le flotteur a envoyé un message par satellite pour montrer qu’il fonctionne. Ensuite, l’appareil a plongé à 1 000 mètres puis s’est stabilisé avant de plonger de nouveau à 2 000 mètres et de remonter à la surface d’ici deux jours ».
Équipé de capteurs de température et de salinité, le flotteur prendra des mesures à intervalles réguliers en remontant. « Dès qu’il sera de nouveau en surface, il pourra transmettre, toujours par satellite, ses premières mesures », précise Noé Poffa. Ces données de température et de salinité seront transmises aux centres de recherche français et américain afin d’aider aux précisions météorologiques. L’instrument enverra ainsi des données tous les dix jours, à chaque fois qu’il remontera à la surface, à l’issue de ses longues plongées dans les profondeurs.
Un réseau mondial de 4 000 flotteurs
Huit autres skippers du Vendée Globe, équipés du même dispositif, vont répéter l’opération. Leurs flotteurs compléteront le réseau constitué actuellement de 4 000 unités à l’échelle mondiale. Ces flotteurs passeront ensuite plusieurs années en mer, voyageront, au gré des courants, jusqu’à l'épuisement de leurs batteries, en effectuant de manière automatique des cycles de plongée de 10 jours.
Pour Yoann Richomme, comme pour ses partenaires - Crédit Mutuel Arkéa et Paprec, tous deux très engagés dans la protection de l’environnement et de la biodiversité, participer à cette mission scientifique sonne comme une évidence.
« Nous sommes tous des passionnés de nature et d’océan, confie Yoann Richomme. Si on peut contribuer, même modestement, à aider les scientifiques, il ne faut pas se priver ! »